Chroniques d'une horreur médicale !
› La voie de la discussion...

Avant de partir tête baissée dans des démarches juridiques, nous avons bien entendu épuisé tous les recours "amiables" possibles. Nous cherchions avant tout des explications. Dans le seul but de comprendre. Ainsi, nous avons demandé à parler à plusieurs reprises au neurochirurgien et à l'anesthésiste en charge de Louis le 16 octobre 2002 à l'hôpital Wertheimer (Lyon).

Résultat des courses : l'écran de fumée. "On ne sait pas ce qu'il s'est passé. Tous les paramètres étaient normaux... C'est incompréhensible". À la fin de chaque entretien, les mêmes conclusions. Pour la petite histoire, l'anesthésiste est même allé jusqu'à nous dire, grosso modo, qu'aucun médecin de par le monde et les générations futures ne saura nous dire pourquoi Louis présente ces séquelles irréversibles suite à cette opération...

Dès lors, nous avons demandé à voir le directeur (de l'époque) de l'hôpital Wertheimer (Lyon). Ce dernier a refusé de nous accorder un entretien. "Ce n'est pas prévu par le protocole" paraît-il ! Nous avons également demandé à voir le chirurgien maxillo-facial. Pas de proposition de rendez-vous, malgré d'incessantes relances. Enfin, nous avons demandé à voir le responsable du service d'anesthésie/réanimation de l'hôpital Wertheimer (Lyon). Pas moyen non plus, ou à quel prix !

› La voie des interrogations...

Un soir de décembre, alors que nous demeurions sans réponse sur le pourquoi du comment, l'idée nous est venue d'interpeller des spécialistes français de la craniosténose et de l'anesthésie pédiatrique, par voie électronique. À ce titre, nous avons adressé quantité de mails à des médecins (souvent des professeurs). Près d'une centaine, aux quatre coins de France et dans trois pays francophones (Québec, Belgique, Suisse).

Conclusion : nous avons appris avec force ce que voulait dire le mot "corporatisme", et nous déconseillons à quiconque se trouvant un jour dans la même situation que nous de penser qu'une âme bienveillante se penchera sur vous par ce biais. Sachez que si les explications ne viennent pas de la bouche des médecins à qui vous avez eu à faire, elles ne viendront pas non plus de la bouche de leurs confrères. Au contraire !

En tout et pour tout, nous avons dû enregistrer une dizaine de réponses, allant du "je vous comprends mais je ne peux rien faire" à "le risque zéro n'existe pas et il en sera toujours ainsi", en passant par "la médecine n'est pas une science exacte"... Seuls deux médecins (l'un exerçant à Paris, l'autre en Suisse) nous ont encouragés, plus ou moins explicitement, à pousser nos investigations tant la situation devait leur sembler "étrange". Qu'ils en soient remerciés ici !

› La voie des juridictions...

Janvier 2003 : nous avons rencontré des représentants des HCL, qui ont conclu dans un rapport qui nous sera adressé 6 mois plus tard, à notre demande (sic) : "Il apparaît qu'une étape préalable est indispensable, (à savoir) l'évaluation dans le cadre d'une expertise pratiquée par un collège d'experts extérieurs du déroulement des soins prodigués et de leur conséquence sur l'état de l'enfant, dont il n'est pas de notre ressort de dire si elle résulte d'une erreur fautive ou d'un aléa".

Aussi, nous avons rapidement saisi la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation (CRCI) Rhône-Alpes, qui a conduit deux expertises contradictoires. Au cours de la première, aucun des médecins mis en cause n'étaient présents. Au cours de la seconde, l'anesthésiste (pourtant fortement mis en cause dans le pré-rapport d'expertise) manquait à l'appel, au motif qu'il ne pouvait "remettre des obligations familiales".

Qu'à cela ne tienne... La CRCI Rhône-Alpes a reconnu le 16 février 2005 l'entière responsabilité des soignants dans l'horreur médicale dont a été victime notre fils Louis le 16 octobre 2002 à l'hôpital Wertheimer (Lyon)... Suite à quoi, nous avons entamé des démarches en vue de saisir le tribunal administratif, tandis que notre plainte avec constitution de partie civile déposée en janvier 2003 devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Lyon demeure en cours d'instruction...

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